16 janvier 2017

Du nouveau sur la placentophagie?

Depuis que je m’intéresse à la périnatalité, j’ai beaucoup lu sur la placentophagie. Il y a quelques années, j’avais d’ailleurs réalisé une revue de littérature sur le sujet.

Ce qui est particulièrement frappant avec ce sujet, c’est à quel point on en sait peu de choses. Jusqu’à tout récemment, il n’existait en effet aucune étude clinique solide pour déterminer si la placentophagie a une quelconque efficacité. On ignore également si manger son placenta pourrait comporter des risques. Nous sommes encore à l’étape des spéculations.

Par ailleurs, la placentophagie est une pratique qui se distingue même des autres médecines alternatives. Habituellement, ces traitements, même s’ils ne sont que très peu étudiés, se basent sur des traditions bien établies dans certaines sociétés humaines. Ce n’est pas du tout le cas de la placentophagie qui n’a jamais été pratiquée réellement par les humains, peu importe la culture et l’époque. J’avais d’ailleurs déjà réalisé un billet sur ce sujet il y a quelques années. 

La popularité de la placentophagie depuis quelques années s’explique selon moi par une sorte de retour à la nature. Cette pratique semble en effet s’inscrire dans un mouvement qui observe les autres mammifères et qui tente de les imiter. Ce qui est bon pour eux serait aussi bon pour nous. 

Cependant, peu importe la raison, la placentophagie n’a pas encore réussi à prouver son efficacité, et ce, malgré la publication de la première étude clinique randomisée contrôlée en double aveugle. C’est d’ailleurs le sujet de ma dernière chronique scientifique pour le magazine Planète F. En voici un extrait :
Selon les partisans de la placentophagie, consommer son placenta après l’accouchement aiderait à faire le plein d’énergie. Cet organe contient en effet beaucoup de fer. L’anthropologue médical américain Daniel Benyshek a donc voulu déterminer si la consommation de placenta influençait les niveaux maternels de fer. 
Pour répondre à cette question, de nouvelles mères ont été divisées en deux groupes. Les femmes du premier groupe ont consommé des capsules contenant leur placenta cuit à la vapeur, déshydraté puis broyé. Les autres ont plutôt reçu des capsules contenant un extrait de bœuf. Les mères n’étaient pas au courant du contenu des capsules qu’elles ont ingurgitées.
Pour lire la suite, je vous invite à consulter ma chronique sur le site de Planète F : LA CONSOMMATION DE PLACENTA SOUS LA LOUPE

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CC BY-SA 2.0, Link