15 mai 2014

Manger, dormir, bouger : les saines habitudes de vie pendant la petite enfance

Les trois premières années dans la vie d'un enfant sont une période critique pour son développement selon le Dr Julio Soto, professeur à l'École de santé publique de l'Université de Montréal. Cet expert a tout de suite donné le ton au Colloque Santé et Petite Enfance : comment soutenir les saines habitudes de vie en contextes éducatifs? présenté dans le cadre du 82e Congrès de l'Acfas.

Le principal objectif de cet évènement qui réunissait plusieurs spécialistes de la petite enfance était de s'interroger sur l'impact des saines habitudes de vie sur la santé des enfants et sur la façon dont les services de garde éducatifs peuvent y contribuer. 

Le Dr Soto a débuté en discutant des nombreux facteurs pouvant influencer le développement du cerveau dans les premières années de la vie. Celui-ci est en effet très vulnérable aux perturbations telles que les déficits nutritionnels ou la présence de toxines environnementales, mais aussi au manque de stimulation et d'affection. Les bénéfices d'investir dans la petite enfance sont donc énormes et la santé des enfants devrait être une priorité, selon lui.

Les experts se sont ensuite enchaînés pour expliquer comment favoriser les saines habitudes de vie chez les tout-petits.

Pascale Morin, professeure à la Faculté d'éducation physique et sportive de l'Université de Sherbrooke, a présenté ses recherches sur la perception de l'obésité infantile par les parents qui travaillent. Ses résultats démontrent que ceux-ci sont conscients de cette problématique, mais qu'ils manquent parfois de temps pour la préparation des repas. Selon elle, les parents qui se sentent compétents par rapport à l'alimentation sont beaucoup plus susceptibles d'adopter des stratégies qui favorisent une bonne nutrition.

Dominique Petit, agente de recherche au Centre d'études avancées en médecine du sommeil de l'Hôpital du Sacré-Cœur de Montréal, a voulu sensibiliser l'auditoire à l'importance de bien dormir pour les tout-petits. Selon les études citées par Mme Petit, les enfants qui dorment moins de 9 heures par nuit courent plus de risques de développer des problèmes d'hyperactivité, des baisses de performance cognitive et des retards de langage. Elle rappelle donc la nécessité d'informer les parents et de les accompagner pour trouver des solutions aux troubles de sommeil.

L'après-midi a été consacré en grande partie à l'activité physique. Julie Poissant, conseillère scientifique en périnatalité et en petite enfance à l'Institut national de santé publique, a présenté les conclusions d'un groupe d'expert sur la place des écrans et sur l'importance de diminuer l'exposition des tout-petits. Écouter la télévision constitue en effet une activité sédentaire qui nuit donc à un mode de vie actif. Camille Gagné, professeure à la Faculté des sciences infirmières de l'Université Laval, nous a d'ailleurs rappelé que les enfants bougent très peu. Alors qu'on recommande 2 heures d'activités physiques par jour en milieu de garde, les petits Québécois se limitent plutôt à 53 minutes. Plusieurs barrières comme le manque d'espace adéquat ou l'obsession du risque privent malheureusement les petits d'occasion pour bouger.

Ce colloque aura donc permis de discuter de la promotion des saines habitudes de vie chez les tout-petits. En effet, les mauvais plis peuvent rester longtemps, d'où l'importance d'agir tôt pour donner à nos enfants un meilleur départ ou une « nouvelle aube » pour citer Dr Soto.