17 janvier 2012

Le lait maternel diminuerait les coliques et améliorerait le sommeil nocturne

Dans les dernières semaines, on a beaucoup parlé de l'article publié dans le journal PLoS ONE mentionnant que les bébés allaités étaient plus souvent décrits comme irritables par leur mère. Pourtant, un article publié seulement quelques semaines plus tôt avance que le lait maternel contribuerait en fait à réduire l'irritabilité et à améliorer le sommeil nocturne.

C'est en effet les résultats qui ont été publiés dans le European Journal of Pediatrics par une équipe de chercheurs israéliens. Ceux-ci ont étudié 94 bébés âgés de 2 à 4 mois. Pour ce faire, ils ont demandé aux mères de remplir un questionnaire portant sur l'irritabilité, les épisodes de coliques et les caractéristiques du sommeil de leur enfant.

Les résultats obtenus diffèrent de ceux rapportés dans l'étude publiée dans le journal PLoS ONE. Les chercheurs israéliens rapportent plutôt que les enfants allaités avaient moins d'épisodes de coliques, que leur irritabilité était moins sévère et qu'ils avaient tendance à dormir davantage la nuit.

Par ailleurs, pour expliquer ces résultats, les chercheurs ont mesuré les niveaux de mélatonine se trouvant dans le lait maternel. La mélatonine est une substance sécrétée pendant la nuit chez les adultes. Elle a un effet hypnotique de même que la capacité de relaxer les muscles de l'intestin.

L'analyse du lait maternel sur une période de 24 heures a révélé que celui-ci contenait des niveaux élevés de mélatonine pendant la nuit. Inutile de mentionner que les préparations commerciales ne contenait aucune mélatonine.

Les chercheurs israéliens concluent donc que la mélatonine présente dans le lait maternel serait responsable de l'effet bénéfique du lait maternel sur l'irritabilité et le sommeil des bébés.

L'écart entre les résultats de ces deux études démontre bien l'importance d'être prudent dans l'interprétation des résultats de recherche. Une analyse poussée de la méthodologie est primordiale pour déterminer si une étude est fondée ou non. Par exemple, dans les deux études, il n'est pas fait mention de la façon dont les mères géraient l'allaitement. En effet, une mère allaitant son bébé selon un horaire stricte aura un bébé plus irritable qu'une mère allaitant son enfant à la demande. On parle également peu des habitudes culturelles. Par exemple, le partage du lit aura vraisemblablement un impact sur la perception qu'a une mère du tempérament de son bébé. Enfin, la définition même de l'irritabilité ne devrait pas être négligée. Ainsi, dans l'article du journal PLoS ONE, un des signes d'irritabilité est "la difficulté à gérer ses émotions". Cette définition est selon moi discutable lorsqu'on parle d'enfants de trois mois.

À la lumière de ces deux études, le débat reste donc entier!