20 décembre 2013

Et si votre enfant était un oiseau de nuit?

19 h. C'est l'heure du dodo! Mais vous fiez-vous à l'horloge de la cuisine ou à l'horloge biologique de votre enfant pour déterminer l'heure du coucher? Selon des chercheurs du Colorado, le décalage entre ces deux horloges pourrait expliquer bien des batailles au moment d'aller au lit.

Plutôt que des aiguilles, c'est une molécule appelée mélatonine qui sert à régler notre routine biologique. En effet, au début de la nuit, la quantité de mélatonine augmente dans notre corps et nous annonce que c'est l'heure de se reposer.

Dans cette petite étude réalisée sur 14 enfants de 30 à 36 mois, les scientifiques ont voulu déterminer à quelle heure se produisait l'augmentation de mélatonine ou, en d'autres mots, quelle était l'heure biologique du dodo chez les tout-petits.

Comme on pourrait s'y attendre, le moment coïncidant avec la hausse de la mélatonine variait d'un enfant à l'autre. Plus ce pic de mélatonine arrivait tard en soirée, plus l'enfant prenait du temps à s'endormir après avoir été mis au lit. Choisir une heure de sommeil qui concorde avec l'horloge biologique d'un enfant diminuerait donc les problèmes au moment du coucher.

Ces résultats ne sont pas si surprenants lorsqu'on pense à la situation chez l'adulte. Des études ont en effet démontré qu'un individu qui se couche avant son heure biologique risque de souffrir d'insomnie.

Certains d'entre vous se demandent sûrement : « Que faire si j'ai hérité d'un oiseau de nuit? » En effet, peut-on remettre une horloge biologique à l'heure? Les chercheurs savent que l'exposition à la lumière peut retarder l'augmentation de la mélatonine. Il est toutefois impossible de dire si on peut la devancer en diminuant la luminosité en soirée

Par conséquent, si votre bout de chou résiste beaucoup lorsque c'est l'heure d'aller au lit, il n'est peut-être pas prêt à dormir, expliquent les chercheurs. Il s'agit d'une piste supplémentaire à explorer pour les parents aux prises avec des enfants qui combattent le sommeil.

Environ 25 % des tout-petits auraient de la difficulté à s'endormir.

Références:
LeBourgeois, M. K., Wright, K. P., LeBourgeois, H. B. and Jenni, O. G. (2013), Dissonance Between Parent-Selected Bedtimes and Young Children's Circadian Physiology Influences Nighttime Settling Difficulties. Mind, Brain, and Education, 7: 234–242. doi: 10.1111/mbe.12032

University of Colorado at Boulder / EurekAlert (2013, 16 décembre 2013). « Bedtime for toddlers: Timing is everything, says CU-Boulder study ». http://www.eurekalert.org/pub_releases/2013-12/uoca-bft121613.php